Esquisse #9 – Les Flamboyantes

Un jour, ma sœur, terrassée par un chagrin d’amour, a contacté un magnétiseur qui lui a « révélé » que l’une de nos ancêtres, Victoria était à l’origine de son malheur : « cette aïeule est très en colère contre votre famille, car vous ne dites que du mal d’elle. Alors, elle vous empêche, vous les femmes, d’être pleinement heureuses. »   

Pourquoi cette aïeule nous poursuivrait-elle de ses malédictions ?  Il est vrai que les miens disent toujours d’elle qu’elle était « folle et méchante ». N’est-ce pas un légende, de celle qui colle aux femmes qui ont rêvé d’être  libres ?

J’ai voulu interroger la transmission entre générations par-delà les siècles. De là est née une pièce.  Anaïs, 12 ans et demi, vit avec sa mère, qui ne cesse de pleurer. Elle  est si susceptible qu’elle brise toutes ses amitiés. Au cours d’un rituel, l’adolescente fait apparaître son aïeule et un Sphinx. Mais hélas, tout s’empire ! La jeune fille intrépide va devoir briser la malédiction qui rend les femmes de sa famille mélancolique  et réapprendre l’Arabe.

Pour ce projet de création, je réunis une équipe de trois comédien.nes issu.e.s de la diversité : Omar Mounir Alaoui Roxane Lossy, et Farida Ouchani. Je veux rendre ici hommage aux exilés et aux histoires douloureuses qu’on amène avec soi, avec en ligne de mire l’envie de réhabiliter les langues et les cultures oubliées.