Esquisse #11 Le Grand Jeu

5 habitants d’une petite ville désertée, « bourgade » vouée sans doute à l’engloutissement par les eaux, pour lutter contre l’injustice, l’ennui, contre la sensation de fin, la mort présente partout, pour lutter contre la nuit, se proposent un Grand Jeu. Impossible de déterminer le départ de ce jeu. Depuis quand, d’où, ou même de qui, vient la farce. Ils jouent tellement que leur propre jeu les enivre : ils inventent comme on écrit son testament,
la possible fin de leur propre vie. Jusqu’au point ultime : Ne plus savoir eux mêmes s’ils sont encore vivants ou bien morts.
Cette fiction frôlerait celle de La Balade du Grand Macabre : Un ivrogne en « délirium tremens » fait tomber la Mort d’un arbre, qu’il secoue comme un
prunier. Il ne tombe pas sur la Mort, c’est la Mort qui lui tombe littéralement dessus. La Mort lui annonce la fin du monde le soir même à minuit. S’en suit une épopée de quelques heures de ce duo macabre : Proprenaz (l’ivrogne) devient le cheval de Nékrozotar (la Mort) qui lui monte sur le dos et ils partent annoncer la nouvelle à travers la contrée appelée Breughelande, en référence au peintre.