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Esquisse #8 Dégât des eaux

Compagnie 1% artistique

DÉGÂT DES EAUX est une plongée dans les images qui ont infiltré nos rêves, contaminé nos corps et façonné nos constructions identitaires genrées.

Enfants des années 90 biberonnés à la TV et aux chansons Disney, on a longtemps voué un culte à La Petite Sirène de Walt Disney. À la piscine, dans la salle de bain comme à la maison, on a voulu nager, chanter, aimer et être aimé comme Ariel, figure émancipatrice et transgressive qui nous a donné le courage de traverser les mondes et de grandir à la poursuite de nos rêves.
Aujourd’hui, les couleurs vives du dessin animé de l’enfance semblent passées, le vernis de la fiction s’est écaillé, la K7 a déraillé, laissant apparaître quelque chose moisissant à l’intérieur : l’apprentissage d’une féminité silencieuse, sacrificielle et stéréotypée. Adultes, il nous faut dresser le constat: l’érosion lente et violente de nos imaginaires amoureux au contact des impératifs de genres véhiculés, notamment, par l’industrie Disney.
Du remake américain cliché au conte masochiste et cruel d’Andersen, en faisant un détour par les mystérieuses sirènes de l’Odyssée, Dégât des eaux est une plongée tendre et lucide dans les images qui ont infiltré nos rêves, contaminé nos corps et façonné nos constructions identitaires genrées. Sous le papier-peint gondolé, les murs perméables détiennent une promesse : Dégât des eaux, c’est aussi une entreprise de colmatage sur l’épave de nos mémoires, de grands travaux de réparation, un ravalement de façade, une fuite en avant.
Conçu comme une narration croisée, dans un texte en cours d’écriture, le spectacle mêle fragments autobiographiques et fiction autour du dessin animé La Petite Sirène. Avec humour et virulence, Mona et Martin rejouent, commentent, racontent et réécrivent jusqu’à les tordre des scènes et chansons du dessin animé, qui sont autant de points d’appui pour faire éclore leurs interrogations sur la fabrique des stéréotypes et les structures de domination.